In Retour à la musique, Juin 2006
Carnet de notes 1. Poétique et système de l’improvisation.

Une danse.

Tout semble avoir été composé. Faux, sauf en ce sens où nous sommes allés, en Occident, aussi loin que faire se peut. Les œuvres à venir se répètent déjà en puissance. Pensons au cinéma, lieu intense (et machinique) de toutes les codifications.

La danse. Claude Marc Bourget, 1980. Crayons gras sur papier vélin. (44 x 29 cm)

La danse. Claude Marc Bourget, 1981. Crayons gras sur papier vélin. (44 x 29 cm)

Le geste musical, lui, est autre chose. Je veux dire : le fait de jouer. L’acte-son, où l’on touche (pousse ou tire) et regarde ce son, cet acte. L’art de l’interprétation, en ce sens, a sa place, très haut sur l’échelle du réel et des phénomènes. L’improvisation ne doit pas moins l’avoir, qui est une interprétation (cf. Les mathématiques et le geste). Si du moins elle se tient debout sur la cime des civilisations (en musique et parole), observant de l’ouïe et rappelant à elle, à nous, à l’oreille du monde, comme dans une libre danse des temps, l’écho des morts, et surtout des plus magnifiques.


Du robot

Écrire la musique ne vaut plus grand chose. Devant le tout composé, avec un univers de machine et d’aide-machine, la mathématique musicale, comme le mauvais goût, sinon le bon et même l’intuition de l’écriture, de la composition, sont blessés à mort. Seule l’improvisation, si elle a sa science, sait échapper, échappe aux appareils de la surconstruction, du surhumain inutile, du robot auquel est inaccessible la parfaite imperfection.

Machine-homme. Claude Marc Bourget, 1981. Crayons gras, encre et ruban adhésif sur papier vélin. (66 x 102 cm)

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